lundi 21 mai 2012

La tragi-comédie Dexia continue. Pas à pas, le groupe avance vers le précipice. Les actifs garantis par la Belgique s’élèvent à près de 55 milliards d’euros ou 15 pour cent du P.I.B. Leur activation mettrait en péril la solvabilité du pays. Le rôle des gestionnaires est clairement en cause. Comment quelques personnes incompétentes ou criminelles peuvent-elles ainsi menacer l’épargne de centaines de milliers de personnes qui n’y peuvent mais ? Et qui, en toute confiance, ont confié leurs économies à ces aigrefins dont la place est en prison mais qui continuent de porter beau non sans s’accorder des traitements mirobolants et des bonus pour bonne gestion.

Les responsables de ce naufrage ont comparu devant l’assemblée générale de leurs actionnaires. On imaginait déjà qu’ils adopteraient un profil bas, qu’ils se couvriraient la tête de cendres tout en implorant la mansuétude de leurs mandants. Il n’en fut rien. Sans rien perdre de leur superbe, ils ont conjuré le sort à coup de formules cabalistiques et subjugué les actionnaires anxieux et affolés, s’accrochant à chaque petit mot d’espoir tombé de la tribune comme le noyé aspire un dernier souffle d’air avant de plonger dans les profondeurs, tant et si bien que les naufrageurs ont obtenu décharge à une large majorité. Ou bien les actionnaires sont devenus fous ou ils ont été manipulés ou ils sont satisfaits de leurs mandataires. De toutes façons, ils sont ruinés, fiers de l’être et ils l’ont fait savoir.

Forts de leur quitus, les gestionnaires s’en prévaudront : ils n’ont définitivement commis aucune faute et les trous dans la caisse seront bouchés par les vrais coupables : les contribuables.

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